Aristote
« Le bien humain réside dans une activité de l’âme conforme à la vertu. »
Pour Aristote, philosophe grec de l’Antiquité (IVe siècle av. J-C.) représentant de l’eudémonisme, le bonheur est le « souverain bien », le but ultime de toutes nos actions. Pour l’homme, le bonheur repose sur la conformité à la raison et à la vertu. Mais la vertu ne suffit pas au bonheur. Le bonheur en effet exige des choses subies, un corps en bonne santé, des biens extérieurs, etc.
Épicure
« Le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse. »
L’autre courant de la philosophie qui tenta de définir le bonheur est l’épicurisme porté par le philosophe grec Épicure. On assimile l’épicurisme à la recherche du plaisir et la soumission à ses impulsions. Mais Épicure ne défend pas une recherche immodérée du plaisir. Car il distingue les plaisirs qui apportent souffrance et douleur et ceux qui apportent la paix de l’âme. Ce sont ces plaisirs-là qu’il faut rechercher.
Confucius
« Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne alors qu’il réside dans la façon de la gravir. »
Toujours dans l’Antiquité mais sur un autre continent, le sage chinois Confucius a apporté sa réflexion sur le bonheur. Le confucianisme inspire aujourd’hui bon nombre de livres, blogs sur le développement personnel, la « positive attitude » et la méditation.
Lao Tseu
« Si vous êtes déprimé, vous vivez dans le passé. Si vous êtes anxieux, vous vivez dans le futur. Si vous êtes en paix avec vous-même vous vivez dans le présent. »
Contemporain de Confucius, ce sage chinois est considéré comme le père fondateur du taoïsme, même si, historiquement, on ne sait pas vraiment qui il est. Vivre le présent, c’est l’un des conseils régulièrement prodigués pour affronter les épreuves et profiter des joies de la vie paisiblement.
Emmanuel Kant
« Le bonheur est un idéal de l’imagination et non de la raison. »
Emmanuel Kant, philosophe allemand du XVIIIe siècle, ne fait pas du bonheur le bien ultime que l’homme puisse rechercher. Le bonheur est pour lui la satisfaction complète des besoins et des désirs. Mais personne ne sait vraiment quel est le contenu du bonheur. Ce n’est donc pas la priorité de l’homme. Le bonheur passe en second par rapport au devoir.
Arthur Schopenhauer
« Le bonheur positif et parfait est impossible ; il faut seulement s’attendre à un état comparativement moins douloureux. »
Arthur Schopenhauer, philosophe allemand du XVIIIe siècle, refuse l’idée que la satisfaction totale des désirs s’identifie à la plénitude ou à la tranquillité. Car la satisfaction des désirs conduirait à l’ennui, c’est-à-dire à la nostalgie du désir et par conséquent à la souffrance. L’homme passe sans cesse du désir à l’ennui. Pour Arthur Schopenhauer, le bonheur est donc introuvable.
John Stuart Mill
« Les actions sont bonnes ou sont mauvaises dans la mesure où elles tendent à accroître le bonheur ou à produire le contraire du bonheur. »
Ce philosophe et économiste britannique du XIXe siècle était partisan, avec le philosophe Jeremy Bentham, de l’utilitarisme. Dans ce courant, le critère d’évaluation d’une action est son utilité pour la société. Si elle est utile, elle apportera le bonheur. Le bonheur individuel est conçu comme plaisir et absence de peine mais il sera éphémère s’il ne prend pas place dans une société qui garantit la sécurité des biens. L’intérêt premier n’est pas le bonheur de l’individu mais la somme de bonheur totalisé pour le plus grand nombre de personnes.
Friedrich Nietzsche
« Qu’est-ce que le bonheur ? Le sentiment que la puissance croît, qu’une résistance est en voie d’être surmontée. »
Pour le philosophe allemand du XIXe siècle, la vie ne tend pas au bonheur. Parce que la vie est une énergie qui pousse tout être vivant à étendre son pouvoir. Elle est à la fois force créatrice et destruction. L’horizon de cette volonté de puissance ne peut pas être le bonheur. Donc, dans l’homme, quelque chose résiste au bonheur. Ce dernier est possible mais comme un « à côté ».
Alain
« Comme la fraise a goût de fraise, ainsi la vie a goût de bonheur. »
Dans Propos sur le bonheur du philosophe du XXe siècle Alain (de son vrai nom Émile-Auguste Chartier), on retrouve des petits conseils pour parvenir au bonheur, ou plutôt ne pas se gâcher la vie. Le bonheur dépend d’abord d’une bonne disposition d’esprit et de notre action pour combattre la tristesse. Pour Alain, le bonheur ne dépend pas de ce que l’on a mais de ce que l’on fait.